Dans une société par actions simplifiée unipersonnelle, l’unique associé assure la gestion des finances de l’entreprise. Quand la SASU génère des gains, le dirigeant peut alors jouir d’une rémunération, notamment des dividendes. Sachez néanmoins qu’il y a des règles précises à suivre quand il s’agit de distribuer ces dividendes. Pour votre SASU, vous devez tout savoir sur le calcul et la fiscalité qui régissent les dividendes.
Comment sont traités les bénéfices en SASU ?
À chaque fin d’exercice, les actionnaires d’une société font le bilan ensemble et décident comment les bénéfices seront partagés. Dans le cas d’une SASU, c’est l’associé unique qui prend seul les décisions. Dans ce cas, si la société a généré des gains, le dirigeant a le choix entre :Les reporter à nouveau
En optant pour cette solution, vous injectez le bénéfice pour le compte du prochain exercice. Dans ce cas, il entre dans la catégorie des fonds propres.Les mettre en réserve
- En réserve légale qui est constituée de 5% des gains chaque année. Cela est valable tant que la dotation est inférieure à 10 % du montant du capital social de la SASU.
- Comme réserve statuaire dont les règles ont été fixées à la création de la SASU en ligne
- Pour la réserve facultative dont les modalités sont définies par l’associé unique
Se verser des dividendes :
La troisième option est la distribution de dividendes. Les dividendes sont généralement prélevés sur le bénéfice distribuable de la SASU. Néanmoins, l’associé unique peut décider de distribuer des dividendes pris sur les réserves de l’entreprise. Vous devez savoir qu’il n’est pas obligatoire de se verser des dividendes. En effet, il existe d’autres façons de se rémunérer en SASU. Le dirigeant peut par exemple opter pour un statut d’assimilé salarié et jouir des avantages que cela implique. Par ailleurs, les dividendes font partie de ce qu’on appelle les capitaux mobiliers. De ce fait, ils sont soumis aux impositions.SASU et impositions des dividendes
Au sein d’une SASU, l’imposition des dividendes dépend du bénéficiaire. En effet, il faut d’abord savoir si le bénéficiaire est un individu physique ou moral.L’imposition des dividendes pour une personne physique
Si l’associé unique est une personne physique, le dividende est fiscalisé comme revenus de capitaux mobiliers. De ce fait, il existe deux possibilités pour l’imposition à savoir :- l’imposition classique. En optant pour l’imposition classique, le dividende subit un abattement de 40 % avant d’appliquer le barème de l’IR. L’associé personne physique verse également les impôts sociaux qui représentent 17,2% du dividende.
- La taxe forfaitaire unique. Dans ce cas, les dividendes de la SASU sont soumis à une imposition globale de 30 %. Les 12,8% sont pour l’impôt sur le revenu. Le reste se destine aux obligations sociales. IL s’agit notamment de la contribution additionnelle pour l’autonomie, le prélèvement de solidarité, CSG et CRDS.
L’imposition des dividendes pour un individu moral
Dans le cas où l’associé unique est un individu moral, le prélèvement forfaitaire unique ou PFU de 30 % est appliqué. Le PFU est entré en vigueur en 2018 et concerne tous les revenus mobiliers. Ce taux de 30 % est composé de 12,8 % pour l’impôt sur le revenu et 17,2 % pour les contributions sociales. Sachez que lorsque l’associé unique est un individu moral, il est soumis à l’impôt des sociétés.Impôt des sociétés et SASU : que faut-il savoir ?
L’impôt des sociétés est valable lorsque le bénéficiaire des dividendes est un individu moral. Dans ce cas, la fiscalité du dividende dépend du régime adopté par la SASU.Fiscalité dans un régime mère-fille
Ce régime permet l’exonération des dividendes obtenus par l’associé individu moral. Pour pouvoir bénéficier de ce régime, il faut remplir certaines conditions :- La société mère ainsi que l’actionnaire bénéficiaire doivent être soumis à l’impôt des sociétés.
- Plus de 5 % du capital de la société mère doit appartenir au bénéficiaire. L’actionnaire unique possède la totalité du capital social de la SASU. De ce fait, cette condition est remplie.
- L’actionnaire unique doit garder les titres de la SASU pendant un délai minimum de 2 ans.
Fiscalité hors régime mère-fille
Dans cette situation, la totalité des dividendes est intégrée à la base imposable. De ce fait, si le bénéficiaire reçoit 1 000 euros de dividendes, l’intégralité de cette somme est soumise à l’IS.Comment calculer l’imposition des dividendes pour une SASU ?
Le calcul de l’impôt sur les dividendes est différent en fonction de la fiscalité de la SASU. De ce fait, le calcul pour la taxe forfaitaire unique n’est pas le même que pour le barème progressif. Selon les priorités de l’entreprise, le gérant de la SASU pourra choisir entre deux régimes fiscaux. C’est le même fonctionnement que pour les dividendes en SAS.Pour la flat tax
Pour cette option, le montant du PFU est à hauteur de 30 % des dividendes perçus par le bénéficiaire. Donc si vous recevez 100 000 euros de dividendes, les 30 000 euros sont soumis à ce type de taxe.Pour le barème progressif
En optant pour le barème progressif, le calcul est plus long. En effet, une fois les dividendes perçus, ils devront subir plusieurs opérations pour connaître le montant final de l’imposition. Premièrement, on applique un abattement de 40 %. La deuxième opération consiste à appliquer les taux du barème progressif. Ensuite, il faut déduire la contribution sociale généralisée ou CSG à hauteur de 6,8 %. Enfin, ajoutez les contributions sociales. Donc, avec 100 000 euros de dividendes, le montant de l’imposition est de 23 351,2 euros. Le calcul comprend un taux du barème progressif à 11 % et un taux des contributions sociales à 17,2 %.Imposition des dividendes et impôt sur le revenu
Les dividendes perçus par le bénéficiaire sont soumis à l’impôt sur le revenu pour une personne physique. Après un abattement de 40 %, l’IR est appliqué sur le montant brut des dividendes. Ils sont soumis à une imposition à la source avec un prélèvement libératoire de 21 %. La SASU doit verser le montant à l’administration fiscale. Ce versement se fait dans un délai maximal de 15 jours après l’expiration du mois de versement des dividendes. Par ailleurs, il est possible d’être dispensé du prélèvement libératoire. C’est le cas si le revenu fiscal de référence à l’année N-2 de l’associé unique n’excède pas :- 50 000 euros si l’associé est célibataire, divorcé ou veuf
- 75 000 euros si l’associé est marié et entre dans une déclaration fiscale commune