Créer une SARL revient à considérer de nombreuses démarches. Cela concerne différentes étapes administratives qui permettent de définir les statuts, le capital, mais aussi obtenir l’immatriculation de la société. Ce statut juridique fait partie des plus appréciés par les entrepreneurs en ce moment. Pour la gestion d’une entreprise comme une SARL, les associés de la société peuvent désigner un gérant. Les rôles, obligations, mais aussi la procédure de nomination et de révocation des mandats de ce dernier sont à connaître au préalable. Ces points sont à définir et à consigner dans les statuts de l’entreprise au moment de sa création. La question est de savoir les tenants et aboutissants de ces rôles, obligations et démarches de nomination d’un gérant dans une SARL.
Les spécificités d’un gérant au sein d’une SARL
Qui peut devenir gérant d’une SARL ?
Au sein d’une entreprise comme une SARL ou société à responsabilité limitée, le mode de gérance ne ressemble pas à celui d’une SAS. Pour une société par actions simplifiées (SAS), une personne morale peut devenir gérant. Ce n’est pas le cas dans pour une SARL. En effet, le gérant d’une SARL doit être une personne physique. Par contre, une SARL peut avoir plus d’un gérant dans sa structure de gestion. On parle alors de co-gérance. Les statuts de l’entreprise permettent de définir le nombre de gérants dont la société a besoin. Il faut aussi savoir qu’un ou des associés de la SARL peuvent devenir le ou les gérants de la société. Concernant le profil du gérant :- L’âge n’est pas un facteur de limitation d’accès au poste de gérant dans une SARL. En effet, même un mineur qui a obtenu son émancipation peut devenir gérant d’une SARL. Par contre, les associés peuvent définir une limite dans les statuts de l’entreprise.
- Tout individu majeur qui a la nationalité française. Toutefois, il doit justifier ses capacités à assurer les fonctions au poste de gérant d’une SARL. En ce sens, la personne nommée ne doit pas être un interdit de gérer ou une personne qui n’a pas les capacités physiques ou mentales d’assurer la gestion d’une entreprise.
Gérant d’une SARL : quel statut ?
Au sein d’une SARL, on voit souvent un associé qui prend le poste du gérant. Dans ce cas, son apport en capital au sein de l’entreprise va déterminer les pouvoirs de décision qu’il aura. Il peut alors avoir un statut de gérant majoritaire, minoritaire, égalitaire ou non associé.Le gérant majoritaire et l’étendue de son pouvoir
Un associé qui détient plus de la moitié du capital de la SARL aura le statut de gérant majoritaire. Il aura pour mission d’assurer les prises de décision stratégique de l’entreprise. Ainsi, même au moment de l’assemblée générale de l’entreprise, les décisions qu’il prend et sa voix auront plus de poids. Il faut noter que si le conjoint de l’associé gérant et/ou ses enfants ont des parts dans la SARL, elles comptent comme ses parts. Le gérant associé majoritaire sera également considéré comme un employé, mais non-salarié au sein de l’entreprise. De ce fait, il s’inscrira au système de protection sociale des indépendants.Le gérant égalitaire/minoritaire et l’étendue de son pouvoir
Pour le cas d’un gérant associé et qui possède la moitié du capital social de la SARL, il détient le statut de gérant égalitaire. Si ses parts font moins de 50 %, il aura le statut de gérant minoritaire. Dans les deux cas, le pouvoir du gérant se pliera aux décisions prises par les associés de l’entreprise durant les AG. Un gérant égalitaire ou minoritaire ne perçoit pas d’assurance chômage. Par contre, il bénéficie d’une protection sociale étant donné qu’il aura un régime d’assimilé salarié.Le gérant qui n’est pas associé et l’étendue de son pouvoir
Ce type de gérant n’a pas effectué d’apport dans le capital de l’entreprise. De ce fait, il ne possède aucune part sociale. Il s’agit donc, d’une personne physique recrutée en dehors des associés pour assurer la gérance de la SARL. Il revient aux associés d’assurer la nomination de ce gérant qui va diriger l’entreprise. Ce type de gérant est affilié à la protection sociale en tant que gérant assimilé salarié. Il faut noter par contre que le recrutement d’un gérant externe ne sera pas possible si les statuts de l’entreprise définissent que ce poste doit être occupé par un associé.Les rôles du gérant d’une SARL
Ses rôles par rapport aux associés
Le Code du commerce dans son art. L223-18 définit le rapport entre les associés et le gérant d’une SARL. Il s’agit d’un cadrage juridique concernant le rôle et l’organisation des pouvoirs entre le gérant et les associés. Ainsi, selon cet article, le gérant a le pouvoir de diriger les différentes actions de gestion de l’entreprise. Tant que cela ne porte pas atteinte à la société et que les actes en question concourent aux intérêts de la SARL. Le gérant de la SARL a aussi la capacité de prendre certaines décisions opérationnelles concernant la gestion de l’entreprise. Il peut s’agir par exemple du changement de l’adresse de domiciliation de l’entreprise. Le gérant peut également rectifier les statuts de la SARL si cela s’avère nécessaire afin de s’aligner avec la législation en vigueur. Toutefois, ce sont les associés et fondateurs qui établissent les statuts initiaux de la société. Dans ces statuts, ils peuvent consigner une limite aux pouvoirs assignés au gérant de la SARL. Par exemple, dans certaines décisions stratégiques ou dépenses élevées, le gérant doit avoir l’accord des associés avant d’entreprendre l’action. Par ailleurs, en cas de co-gérance dans la SARL, les associés déterminent le rôle et les attributions de chaque co-gérant dans les statuts de l’entreprise. Si cela n’est pas fait, chacun des gérants peut prendre des décisions comme un seul gérant, pour l’intérêt de la société. En contrepartie, chacun des gérants peut également affirmer son opposition par rapport aux décisions prises par un autre gérant.Ses rôles par rapport à de tierces personnes
Par rapport à des tiers, le gérant représente la SARL. De ce fait, il ne peut engager l’entreprise qu’en fonction des actions menées et qui ont des rapports avec son objet social. En d’autres termes, tout engagement effectué par le gérant va aussi impliquer la SARL. Par contre, s’il y a abus de pouvoir et que les tierces personnes impliquées sont en connaissance de cause, l’action entreprise sera nulle.Les obligations et les responsabilités du gérant d’une SARL
Gérant d’une SARL : quelles obligations ?
Mis à part les rôles attribués au gérant d’une SARL et qu’il doit connaître, il a aussi des obligations à respecter. Ainsi, la première obligation d’un gérant d’une SARL concerne l’établissement des comptes de l’entreprise. Une fois cette démarche effectuée, il appelle les associés pour une assemblée générale. Cela doit se faire une fois par an et permet de valider les comptes de l’entreprise. Par ailleurs, le gérant d’une SARL s’engage à assurer la bonne gestion des ressources de l’entreprise. Cela concerne la finance, mais aussi, les moyens humains et les ressources matérielles de la société. Outre ces obligations, par rapport aux tiers, le gérant effectue la publication des différents actes légaux concernant l’entreprise. Il s’agit des éventuels changements qui s’opèrent dans la vie et le développement de la SARL. Cela concerne par exemple :- L’augmentation du capital social de l’entreprise
- Le changement d’adresse concernant son siège social
- La mise en connaissance de ses comptes annuels pour le grand public
- Etc.
Gérant d’une SARL : ses responsabilités
Le Code du commerce dans son article L223-22 délimite les responsabilités qui incombent au gérant d’une SARL. Ainsi, en tant que dirigeant de l’entreprise, il se voit comme étant le premier responsable dans sa gestion. En cas de fautes ou d’infractions dans la manière de gérer l’entreprise, le gérant sera tenu comme responsable des actes commis. Comme fautes et infractions, le gérant engage sa responsabilité s’il y a :- Violation de la loi et des règlements en vigueur, et concernant la gestion d’une SARL
- Non-respect des statuts de l’entreprise
- Absence de protection sociale ou d’assurance obligatoire pour les salariés, les matériels, etc.
- Mauvaise gestion du personnel aboutissant à l’application de la législation du travail
- Etc.