Pour un entrepreneur, ouvrir un restaurant n’est pas seulement une idée de business comme une autre. Il peut s’agir d’une véritable passion. Cette activité est encore très rentable en France, surtout que la France est connue comme étant le pays de la gastronomie. Néanmoins, ouvrir un restaurant n’est pas une action à réaliser à la légère. Il est indispensable de faire une étude du projet avec minutie. Cela passe par de nombreux domaines, notamment, la considération des démarches administratives pour créer une société pour son restaurant.
Les impératifs à connaitre concernant l’ouverture d’un restaurant
Ouvrir un restaurant : se lancer dans une nouvelle création ou reprendre une activité existante ?
En France, il est possible d’ouvrir un restaurant dans un local spécifique, fixe, ou de manière ambulante. On peut dans ce cas, se lancer dans un food truck pour ouvrir une crêperie par exemple. Cependant, pour un restaurant gastronomique, avoir un local physique et fixe reste la bonne idée. Pour ce faire, vous pouvez créer une nouvelle activité à part entière. Il est également possible de reprendre une activité existante. Dans les 2 cas, il faut savoir et maitriser les démarches administratives demandées.La reprise d’une activité existante
Rependre une activité existante veut dire que vous allez acquérir les fonds de commerce d’un restaurant en activité. Ce qui vous permettra également de reprendre le bail commercial de l’ancien restaurateur, si ce dernier a loué le local. Ce type de bail est assez intéressant dans la reprise d’un restaurant. En effet, vous aurez la possibilité de renouveler le bail de l’ancien exploitant. Le local est perçu comme une propriété commerciale. De ce fait, le propriétaire n’a pas le droit de stopper la continuité du bail contracté avec l’ancien exploitant si vous reprenez ses activités. Néanmoins, les termes du contrat peuvent être revus et négocier à l’initiative de l’une des deux parties. Cela peut concerner le loyer défini avec l’ancien exploitant. Il peut aussi considérer les modalités d’application des termes du bail et de la résiliation. Le propriétaire a également le droit de demander un dépôt de garantie ou même un pas de porte dans les conditions de renouvellement du contrat de bail. Par ailleurs, il faut noter que le fait de reprendre l’activité d’un restaurant demande une procédure de mutation. La mutation concerne ainsi, les fonds de commerce de l’établissement de restauration.Le démarrage d’une nouvelle activité de restauration
Dans ce cas de figure, vous allez démarrer le projet d’ouverture du restaurant en partant de rien. Pour ce faire, vous pouvez faire l’acquisition d’une propriété qui va servir de local pour l’activité de restauration. Il est également possible de louer un local pour ensuite, établir un bail commercial avec le propriétaire. À noter que pour choisir un local commercial pour votre restaurant, il faudra faire une bonne analyse des lieux. Il doit s’agir d’un local qui a une vocation commerciale et que l’on peut aménager comme restaurant. Vous devez également notifier le propriétaire des lieux de votre intention d’ouvrir un restaurant et que le local servira pour cette activité. Dans ce cas, il est possible que le contrat stipule le paiement d’une indemnité de pas de porte. Cette indemnisation servira d’autorisation de modification de l’activité de la propriété louée. Une fois le local trouvé, vous devez également vous lancer dans l’acquisition des équipements nécessaires pour le restaurant.Les formations exigées pour l’ouverture d’un restaurant
Pour ouvrir un restaurant, vous n’avez pas besoin d’un diplôme spécifique. Toutefois, pour réussir le projet, il est important d’avoir quelques compétences concernant le métier. Cela demande des formations à suivre ou des stages. En ce sens, il peut être intéressant de se former à la comptabilité et à la gestion d’entreprise. Mais également, comme il s’agit d’une activité qui demande des modalités de gestion spécifiques, il faut aussi savoir gérer les stocks, son équipe et même la trésorerie. Par contre, il existe des formations obligatoires que vous devez suivre avant de pouvoir ouvrir votre établissement de restauration.La formation pour l’acquisition d’un permis d’exploitation
Cette formation est exigée par l’État français pour tous les établissements qui vendent des boissons alcooliques. La formation cible directement l’exploitant du restaurant et dure en moyenne 20h. À l’issue de cette formation, l’exploitant peut acheter une licence 3 ou 4 et être dans la capacité de vendre de l’alcool sur une période de 10 ans. Après les 10 années, il devra mettre à jour ses acquis et renouveler son permis. La formation y afférente durera alors, 6h. Durant cette formation, l’exploitant pourra faire connaissance avec :- Le cadre réglementaire relatif à la vente de boissons alcooliques,
- Les conditions à respecter pour pouvoir ouvrir un débit de boissons,
- La communication pour sensibiliser les consommateurs sur la santé publique,
- La règlementation locale à considérer,
- L’accessibilité du local pour les personnes en situation de handicap,
- La règlementation à respecter en cas d’organisation de spectacles dans le local du restaurant,
- Les règles concernant la diffusion de musique,
La formation PVBAN ou la vente de boissons alcoolisées durant la nuit
Sachez que vous devez aussi suivre une formation spécifique si votre restaurant compte vendre de l’alcool la nuit à partir de 22h. Cette formation dure entre 7 et 8h et permet d’obtenir un permis de vente boissons alcoolisées pendant la nuit. Ce permis est seulement valide s’il est délivré par un centre agréé par le Ministère de l’Intérieur. Ce type de formation a pour objectif de gérer le restaurant qui commercialise des boissons alcooliques la nuit. Et cela, en respectant scrupuleusement la réglementation en vigueur et en considérant les enjeux de la santé publique. Le gérant du restaurant devra également connaitre ses responsabilités par rapport à la commercialisation de boissons alcoolisées entre 22h et 8h du matin. Concernant le contenu de la formation, on aura :- Le cadrage légal et réglementaire concernant la vente de boissons alcoolisées la nuit,
- Les conditions à respecter si le restaurant compte ouvrir ses portes pour faire de la vente à emporter,
- La prise de connaissance et le respect des codes de la santé publique,
- Les spécificités de la commercialisation de boissons alcooliques,
- Les responsabilités et obligations de l’exploitant pour prévenir et protéger les consommateurs face à la consommation d’alcool. Ce qui veut dire, le respect de la santé sur la voie publique, de l’ordre public ainsi que les pratiques diverses seront soulevés.
La formation concernant l’hygiène : la méthode HACCP
Cette formation est obligatoire pour tous les restaurants qui ouvrent leurs portes en France. Cependant, la loi n’exige pas que ce soit spécifiquement l’exploitant qui assiste à la formation. Il est possible que ce soit seulement l’un des employés du restaurant. Toutefois, celui-ci doit avoir au moins 3 ans d’expérience professionnelle dans le domaine de la restauration. Durant cette formation, on apprendra à l’apprenant les bases de l’hygiène alimentaire dans un restaurant. Cela concerne tout le processus de manipulation des aliments et de leur conservation. Pour ce faire, il doit maitriser les 7 principes concernant la méthode HACCP. Il s’agit entre autres de :- L’analyse des risques de contamination,
- Le repérage des divers points critiques pour assurer le contrôle,
- La définition d’un seuil critique par point de contrôle critique,
- La mise en place d’un système de suivi et de surveillance par point de contrôle critique,
- L’établissement des actions permettant de corriger les failles et d’alléger les risques,
- Le contrôle et la validation du plan HACCP,
- L’enregistrement et la mise en place des registres.
Les autres points à respecter
L’accessibilité de l’établissement de restauration
Comme votre établissement reçoit du public, vous êtes dans l’obligation de rendre son accès facile aux personnes à mobilité réduite. Pour ce faire, il est indispensable de respecter les points ci-après :- L’accessibilité des lieux vers l’extérieur, c’est-à-dire pour l’entrée et la sortie
- La disponibilité d’un parking pour les personnes à mobilité réduite et présentant des soucis moteurs,
- L’accessibilité de l’accueil du restaurant,
- La commodité de circulation et de va-et-vient dans le local du restaurant,
- L’accessibilité des sanitaires
L’occupation de la voie publique
Selon le concept du restaurant et son emplacement, il est possible que vous ayez besoin d’exploiter la terrasse extérieure. Si tel est le cas, même si l’emplacement se trouve devant le local du restaurant, vous devez faire une demande d’occupation de l’espace avant de pouvoir l’exploiter. Généralement, cette demande est à faire au niveau de la mairie et s’appelle AOT. Pour l’ouverture d’un restaurant qui souhaite occuper un espace de circulation des piétons comme le trottoir, ou un autre type d’espace public, il est possible de demander l’un de ces 2 types de permis :- Permis de stationnement pour installer une terrasse exploitation en vue de servir un service de restauration. Ce type de permis peut même être attribué à un commerce ambulant comme un food truck.
- Permis de voirie pour exploiter un espace public fermé.
Ouvrir un restaurant : les phases de lancement du projet qu’il faut prendre en compte
Avant même de lancer votre projet, il y a un certain nombre d’étapes que vous devez suivre et respecter. Ces étapes vont garantir la réussite du projet et vous permettre de bien l’étudier avant de démarrer. De ce fait, dans un premier temps, assurez-vous que vous avez le droit d’exercer une activité de restauration et de commerce. En ce sens qu’en France, il n’y a que les personnes en âge et aptes à diriger une activité de commerce, c’est-à-dire une personne majeure, qui peuvent se lancer dans ce projet. Il faut également noter que les personnes condamnées pour certains méfaits majeurs peuvent se voir refuser l’autorisation de créer une société pour un restaurant. Mis à part ces différents points, il est également indispensable de considérer les démarches qui suivent :Déterminer le bon concept pour son restaurant
En France, il existe de nombreux concepts de restaurations qu’on peut exploiter. Pour bien définir votre concept, il y a quelques questions qu’il est nécessaire de répondre :- Quel type de restaurant souhaitez-vous ouvrir ? Est-ce qu’il va servir des plats traditionnels, des plats gastronomiques, une cuisine rapide, etc. ?
- Allez-vous lancer un restaurant en votre propre nom ou devenir un franchisé d’une enseigne existante et de renom ?
Réaliser une étude marché
L’étude de maché vous permet de connaitre avec pertinence le marché où et sur lequel vous souhaitez vous lancer. Ensuite, les résultats de cette étude vont vous aider à mettre en place votre budget et un plan de financement spécifique. Ce sera également à partir de ces résultats que vous pourrez rédiger votre business plan. Durant l’étude de marché, vous aurez à analyser le profil de vos cibles et leurs besoins. Il sera également important d’analyser les concurrents qu’ils soient directs ou indirects. Vous aurez aussi à étudier l’environnement entourant le marché y compris, le cadrage légal. Concernant le business plan, s’il est bien étudié et rédigé, ce document affichera sa pertinence dans votre démarche de recherche de financement. Les partenaires financiers potentiels que vous allez consulter vont scruter le contenu du business plan avec minutie. Cela leur permet d’analyser les risques et si votre projet est vraiment faisable et viable sur le long terme. En consultant ce document, les partenaires financiers peuvent décider de financer votre projet. Le mode de financement dépendra de l’accord entre les deux parties. Il peut s’agir d’un prêt bancaire ou d’un crédit avec un autre partenaire. On peut aussi vous aider à partir de la pertinence de ce business plan, avec des dons ou des financements participatifs.Choisir le bon emplacement pour ouvrir son restaurant
Selon le concept choisi, il est possible que vous souhaitiez ouvrir la société pour votre restaurant en milieu urbain. On peut aussi se lancer dans le démarrage d’un projet de restaurant en zone rurale, dans un petit village. Dans tous les cas, il est indispensable de bien choisir l’emplacement du futur restaurant pour assurer sa viabilité. Dans le monde de la restauration, vous devez vous assurer que le local de votre établissement se trouve dans un endroit bien fréquenté. Pensez également à un local avec une devanture où il est possible de bien voir l’intérieur du restaurant. En ce sens, il faut savoir attirer l’attention des passants et des cibles. Par ailleurs, idéalement, le restaurant devrait se situer à proximité de services pratiques comme un parking, les transports en commun, une école, des bureaux, un marché, etc. Afin de trouver le bon emplacement pour votre restaurant dans ce cas, prenez soin de bien répondre à ces questions :- Avez-vous des concurrents directs ou indirects à proximité ? Y a-t-il des restaurants ? Dans quel type de concept se sont-ils lancés ?
- Quel type de commerce identifiez-vous aux alentours ? Y en a-t-il beaucoup ?
- Comment est l’accessible du local ? Y a-t-il un trottoir ou un emplacement public qu’on peut occuper ? Le bâtiment possède-t-il un parking ?
L’étape de la création de la société pour le restaurant
Sachez que vous devez créer une société à part entière pour pouvoir lancer votre service de restauration. Pour cela, tout commence par le choix du statut juridique.Choisir le bon statut juridique pour la société
C’est la première étape de la création d’une société en France. Avant de démarrer votre projet d’ouverture de restaurant dans ce cas, vous devez vous plier à cette règle. Pour ce faire, il existe diverses options : - L'entreprise individuelle. Elle vous permet de lancer le projet en votre nom propre. Ce qui veut dire que vous allez être le seul responsable du lancement de votre restaurant. Cela concerne les décisions à prendre, les apports, mais aussi, les responsabilités vis-à-vis des tiers et des autorités compétentes. Pour créer ce type d’entreprise, rien de bien compliquer. Vous n’avez pas à rédiger des statuts ni à vous engager avec des associés. - La société commerciale. Dans cette forme de société, on peut choisir la SARL ou la SAS. Ces deux types d’entreprises vous donnent le droit d’avoir des associés dans la réalisation du projet. Toutefois, le nombre sera limité à 100 pour la SARL si ce dernier est illimité pour la SAS. Nous recommandons également ces formes de sociétés si vous voulez démarrer un projet de moyenne ou grande envergure. À noter que pour ceux qui ne veulent pas se lancer avec des partenaires commerciaux ou des associés, ils peuvent se pencher sur la SASU ou l’EURL.Les autres démarches de création de l’entreprise pour le restaurant
Comme on l’a dit plus haut, si vous créez votre société en tant qu’entreprise individuelle, vous n’aurez pas à rédiger de statut. Seules les sociétés commerciales comme la SARL, l’EURL, la SAS ou la SASU doivent passer par cette procédure. Une fois les statuts rédigés, datés et signés par les associés, vous allez faire le dépôt du capital social de l’entreprise à la banque. Le compte de dépôt devra déjà être au nom de la société pour le restaurant. On peut également le faire chez un notaire. Ce sera seulement après que vous allez publier l’avis de création de votre entreprise dans un journal d’annonce légale du département. Cette étape est obligatoire, car elle permet de faire connaitre aux tiers l’existence de la société pour votre restaurant. Pour terminer, vous passerez à l’étape de l’immatriculation de la société. Dorénavant, on ne passe plus directement au greffe du tribunal. Toutes les procédures peuvent se faire en ligne. Il suffit de se rendre sur le guichet unique des formalités des entreprises du site de l’INPI. Préparez également à l’avance les documents nécessaires et qui vous seront demandés. Il s’agit :- Des copies des statuts de la société,
- De la justification de dépôt du capital,
- De l’attestation de publication de l’annonce légale,
- Des noms des associés et de la répartition de leurs apports,
- Du nom du dirigeant, président ou gérant, de la société,
- Du montant du capital social,
- etc.